Quels sont les leviers de l'efficacité énergétique dans l'industrie ?

Qu’est-ce que l’efficacité énergétique dans l’industrie ?

L’efficacité énergétique dans l’industrie repose sur l’optimisation de la consommation d’énergie tout en maintenant ou en augmentant le niveau de production. Cela passe par une réduction des pertes énergétiques, telles que celles liées à la chaleur et à l’électricité, ainsi que par l’amélioration des performances des équipements industriels existants. En somme, l’objectif est de diminuer la consommation énergétique tout en maximisant à la fois la productivité et la rentabilité.

Quels sont les enjeux de l’efficacité énergétique dans l’industrie ? 

Réduction des coûts énergétiques et amélioration de la compétitivité

La hausse continue des prix de l’électricité et du gaz accentue le poids des dépenses énergétiques dans les charges des entreprises. Adopter des mesures d’efficacité énergétique permet de limiter l’impact de ces hausses sur la rentabilité. Par exemple :

• amélioration des procédés industriels énergivores (fours, séchoirs, refroidissements) ;
• optimisation de la consommation de chauffage et de refroidissement.

Diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES)

L’industrie étant une source majeure d’émissions de GES, l’efficacité énergétique joue un rôle clé dans les objectifs climatiques :

• réduction des émissions pour atteindre la neutralité carbone ;
• contribution aux objectifs européens, comme la baisse de 55 % des émissions de GES d’ici 2030 (plan « Fit for 55 »).

Renforcement de l’indépendance énergétique

Diminuer la consommation énergétique des industries réduit la dépendance de la France aux énergies fossiles importées, renforçant ainsi la souveraineté énergétique.

Conformité avec les réglementations environnementales

Les entreprises doivent se conformer à des lois et directives de plus en plus strictes, telles que :

• la loi de transition énergétique pour la croissance verte ;
• les objectifs de réduction de la consommation énergétique (-20 % d’ici 2030, -50 % d’ici 2050 par rapport à 2012) ;
• l’élargissement des périmètres des Bilans d’Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES).

Valorisation de l’image de marque et des actifs de l’entreprise

Une stratégie d’efficacité énergétique intégrée à une démarche RSE offre plusieurs avantages :

• renforcer l’image de marque auprès des consommateurs, investisseurs et partenaires ;
• attirer des talents sensibles aux enjeux environnementaux en valorisant la marque employeur ;
• augmenter la valeur des actifs en cas de cession ou d’investissement.

Quels sont les avantages de l’efficacité énergétique dans l’industrie ?

Le tableau ci-dessous synthétise les principaux avantages de l’efficacité énergétique dans l’industrie et illustre son impact positif sur les performances économiques, environnementales et stratégiques :

Quels sont les leviers pour améliorer l'efficacité énergétique dans l'industrie ?

Pour améliorer son efficacité énergétique, une entreprise doit commencer par réaliser un audit énergétique. Cet audit constitue une étape essentielle pour identifier les travaux à effectuer et mieux comprendre les besoins énergétiques spécifiques.

Effectuer un audit énergétique : un levier clé pour la décarbonation de l’industrie

Depuis le 5 décembre 2015, conformément à la directive européenne 2012/27/UE sur l’efficacité énergétique, les entreprises de plus de 250 salariés, réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros ou un bilan total excédant 43 millions d’euros, sont tenues de réaliser un audit énergétique. Ce diagnostic, qui peut inclure un Bilan Carbone , se déroule en plusieurs étapes :

• Prédiagnostic énergétique : une analyse préliminaire pour évaluer l’état général de la consommation énergétique.
• Identification des gisements d’économies d’énergie : une analyse approfondie, incluant des visites sur site, pour repérer les sources potentielles de réduction de consommation dans les bâtiments et sur les chaînes de production.
• élaboration d’un plan d’action priorisé : une feuille de route mettant en avant les actions à fort impact, définies par un ratio favorable entre le coût des travaux et la réduction énergétique attendue.

Certains bureaux d’études spécialisés proposent un accompagnement sur le long terme pour la mise en œuvre et le suivi des actions. Ce suivi repose sur des indicateurs clés (KPI) permettant de surveiller les consommations réelles, de détecter d’éventuelles anomalies et d’intervenir rapidement en cas de dérive.

Réaliser des travaux d’efficacité énergétique

Après un audit énergétique, le professionnel propose une liste de travaux priorisés selon leur rentabilité énergétique, en s’appuyant sur les fiches d’opérations standardisées de l’ADEME pour évaluer les économies possibles. Parmi les actions clés, le remplacement d’équipements énergivores tels que le chauffage, la motorisation électrique, la ventilation, l’éclairage, les transformateurs, les systèmes de production d’air comprimé ou encore les presses à injecter par des solutions plus performantes permet de réduire la consommation tout en améliorant la productivité.

Une fois l’audit énergétique réalisé, le professionnel en charge de l’analyse établit une liste de travaux à effectuer, hiérarchisés en fonction de leur rentabilité énergétique. Il s’appuie notamment sur les fiches d’opérations standardisées de l’ADEME pour estimer précisément les économies d’énergie réalisables.

Mettre en place un système de management pour optimiser la consommation énergétique dans l’industrie

Pour tendre vers l’efficacité énergétique, il est également possible de mettre en place un système de management de l’énergie, ou « SMEnergie ». Destiné à délivrer une évaluation plus fine des actions à engager, le processus suit généralement les étapes suivantes :

• la réalisation d’un double audit énergétique et organisationnel ;

• la proposition d’un plan de management de l’énergie qui fixe des objectifs ou des cibles à atteindre, définit des indicateurs mesurables et propose des tableaux de bord de monitoring.

Une fois instauré, le SMEnergie peut permettre à l’entreprise de l’industrie bénéficiaire d’être certifiée NF EN ISO 50001.

Remplacer ses équipements par du matériel plus performant

Pour améliorer l’efficacité énergétique, investir dans des équipements à la pointe de la technologie est une solution à envisager. Des équipements tels que le chauffage, la motorisation électrique, la ventilation, l’éclairage, les transformateurs, les systèmes de production d’air comprimé ou encore les presses à injecter sont particulièrement concernés. Ces dispositifs consomment non seulement moins d’énergie, mais offrent également un meilleur rendement, permettant ainsi d’allier économies d’énergie et amélioration de la productivité.

Impliquer les salariés dans l’efficacité énergétique

Sensibiliser et former les collaborateurs est essentiel pour optimiser la performance énergétique de l’entreprise :

• encourager des gestes simples (éteindre les lumières, baisser le chauffage, optimiser la logistique) pour adopter des comportements sobres au quotidien.
• former les salariés à une meilleure maîtrise des équipements pour éviter les gaspillages et intégrer ces actions dans une stratégie énergétique structurée.

Ces actions favorisent l’adhésion collective et une transition durable vers plus de sobriété.

Quelles sont les aides financières possiblespour les travaux d’efficacité énergétique en industrie ?

Afin d’engager un mouvement en faveur de la décarbonation industrielle, les pouvoirs publics ont mis en place des programmes d’aides spécifiques pour l’industrie.

Le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE)

Le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE) est un mécanisme qui oblige les fournisseurs d’énergie et les distributeurs de carburant (appelé « Obligés ») à promouvoir les travaux d’économies d’énergie auprès des particuliers, des syndicats de copropriété, des collectivités locales, des entreprises, notamment via le versement de primes CEE.

Ce dispositif CEE, issu de la Loi POPE de 2005, s’articule autour de différents acteurs : les obligés, les mandataires, les délégataires, l’Etat (DGEC / PNCEE) et les bénéficiaires des incitations (ceux qui réalisent les travaux).

Le fonds chaleur de l’Ademe

Avec une enveloppe de près de 1 milliard d’euros allouée pour la période 2020-2022, le Fonds Chaleur de l’Ademe soutient le financement des projets de chaleur renouvelable dans les secteurs industriels et les entreprises. Pour en profiter, les industries doivent contacter l’antenne régionale de l’Ademe dont elles relèvent. 

Le PEE : prêt écoénergie

Le prêt écoénergie (PEE) s’adresse aux TPE et PME existant depuis plus de trois ans à la date de la demande. Ce prêt, d’un montant allant de 10 000 à 500 000 €, est conçu pour financer des investissements liés à l’éclairage, à la chaîne de froid, au chauffage, à la climatisation et à la motorisation électrique.