Quelles sont les trois catégories de géothermie ?
La classification des systèmes géothermiques s'effectue selon deux critères principaux : la profondeur d'exploitation et le niveau de température atteint. Chaque catégorie correspond à des technologies et des usages spécifiques.
| Catégorie | Plage de température | Profondeur d'exploitation | Usages principaux |
|---|---|---|---|
| Géothermie de surface | 10 à 30 °C | 1,5 à 200 mètres | Chauffage/climatisation des bâtiments |
| Géothermie profonde basse énergie | 30 à 150 °C | 500 à 2 500 mètres | Réseaux de chaleur urbains |
| Géothermie profonde haute température | Plus de 150 °C | 1 500 à 5 000 mètres | Production d'électricité et chaleur |
Qu'est-ce que la géothermie de surface ?
La géothermie de surface exploite la stabilité thermique du sous-sol qui maintient une température relativement constante entre 10 et 30 °C tout au long de l'année. Cette caractéristique permet de chauffer les bâtiments en hiver et de les rafraîchir en été.
Les pompes à chaleur géothermiques (PAC) constituent l'équipement central de ces installations. Elles assurent le transfert thermique entre le sol et le bâtiment grâce à des capteurs enterrés :
- Capteurs horizontaux : Installés entre 60 cm et 1,20 m de profondeur, ils nécessitent une surface de terrain importante (1,5 à 2 fois la surface à chauffer).
- Capteurs verticaux : Forés jusqu'à 100-200 mètres, ils conviennent aux terrains plus restreints avec un excellent rendement.
- Capteurs sur nappe phréatique : Ils puisent directement l'eau souterraine lorsqu'elle est accessible et de bonne qualité.
Le saviez-vous ?
Pour des besoins de préchauffage en hiver ou de rafraîchissement en été, des systèmes passifs peuvent être installés. Des tubes enterrés entre 1,5 et 3 mètres de profondeur permettent de faire circuler l'air extérieur qui se tempère naturellement avant son injection dans le bâtiment, sans recourir à une PAC.
Comment fonctionne la géothermie profonde basse énergie ?
Cette technologie cible les aquifères profonds où l'eau atteint des températures comprises entre 30 et 150 °C. Bien que ces niveaux thermiques ne permettent pas une production électrique rentable, ils s'avèrent parfaitement adaptés aux besoins de chauffage collectif.
Les réseaux de chaleur urbains constituent l'usage dominant de la géothermie basse énergie. En France, plusieurs dizaines de réseaux alimentent des milliers de logements, notamment en région parisienne où le potentiel géologique est favorable :
- Chauffage de quartiers entiers et d'équipements publics
- Alimentation de serres agricoles pour des cultures hors-sol
- Chauffage de bassins de pisciculture ou d'aquaculture
- Processus industriels nécessitant de la chaleur modérée
Cette géothermie permet de réduire jusqu'à 70 % des émissions de CO2 comparativement aux systèmes fossiles traditionnels. L'eau prélevée est généralement réinjectée dans son aquifère d'origine après échange thermique, garantissant ainsi la durabilité de la ressource.
Qu'est-ce que la géothermie profonde haute température ?
Les installations de géothermie haute température exploitent des ressources dont la température dépasse 150 °C. À ces niveaux thermiques, la production d'électricité devient techniquement et économiquement viable.
Selon les conditions géophysiques locales et la profondeur atteinte, deux configurations principales existent :
- Production de vapeur directe : Dans certaines zones volcaniques ou de rift, l'eau remonte naturellement sous forme de vapeur à haute pression. Cette vapeur alimente directement les turbines des centrales géothermiques.
- Production mixte : L'eau est extraite à l'état liquide puis, en raison de la dépressurisation lors de sa remontée dans les forages, elle se transforme partiellement en vapeur. Un séparateur permet ensuite d'isoler la phase vapeur destinée à la production électrique.
Au-delà de la production électrique, la chaleur résiduelle peut être récupérée pour alimenter des réseaux de chaleur. Cette cogénération optimise le rendement global de l'installation et améliore sa rentabilité économique.